L’économie algérienne a montré « beaucoup de résilience » en 2020

ALGER- L’économie algérienne a montré « beaucoup de résilience » en 2020, malgré le choc de la crise sanitaire, grâce notamment aux mesures de riposte prises par les autorités du pays, a déclaré, lundi, Mme Geneviève Verdier, Cheffe de Division au département Moyen-Orient et Asie Centrale du Fonds.

S’exprimant lors d’une conférence de presse virtuelle, à l’issue des consultations annuelles menées par cette institution financière internationale au titre de l’article 4 des statuts du Fonds, Mme Verdier a souligné que cette résilience était liée à la réponse et aux mesures prises par les autorités du pays, en dépit du fait que « les décideurs politiques et économiques avaient très peu de marge de manœuvre en 2020 ».

Tout en rappelant que l’économie algérienne s’était déjà confrontée à la crise des prix des hydrocarbures depuis 2014, la représentante du FMI a mis en avant les décisions prises par la Banque d’Algérie pour soutenir les entreprises et assurer les liquidités financières impactées par les effets de la crise sanitaire.

« La Banque d’Algérie a bien réagi aux effets de la pandémie à travers des mesures pour améliorer la liquidité financière au niveau des banques. Les ratios sont au normes internationales. Les niveaux des réserves des banques sont revenus aux mêmes niveaux d’avant la pandémie », a-t-elle souligné, tout en recommandant aux autorités de diversifier les ressources de financement et de les réorienter vers le secteur privé afin de financer l’investissement et de soutenir la croissance.   

« Nous avons recommandé au gouvernement de diversifier les sources de financement de l’économie à cause de risques de gros besoins (financiers) de l’Etat, sachant que le marché bancaire ne pourrait pas soutenir à long terme les besoins en la matière », a-t-elle ajouté.

Mme Verdier, qui a conduit la mission du FMI entre le 13 septembre et le 3 octobre, a assuré également que les mesures prises par les autorités face à la pandémie ont permis aussi de préserver les emplois et de protéger l’économie et la stabilité financière des entreprises.

« Nous voyons que la croissance va rebondir en 2021 et nous saluons cette croissance », a-t-elle dit.

Elle a aussi salué les efforts entrepris par les autorités algériennes en matière de numérisation, d’amélioration de la gouvernance des finances publiques et la transparence, permettant, selon elle, au « public algérien d’avoir accès en temps réel aux politiques mises en œuvre par l’Etat ».

Par ailleurs, il est nécessaire, selon Mme Verdier, de prévoir « dans la qualification budgétaire des contingences en cas de non disponibilité de ressources nécessaires et pour anticiper sur les risques et faciliter les réponses à des chocs financiers extérieurs ».

Tout en conseillant la diminution du déficit budgétaire et la flexibilité du taux de change, la représentante du FMI a appelé, en outre, à renforcer « le contrôle des dépenses publiques pour plus d’efficacité », d’envisager des subventions ciblées vers les personnes vulnérables et de poursuivre les réformes structurelles ».

La responsable auprès du FMI a recommandé l’élaboration d’une stratégie d’ensemble pour faire face aux déséquilibres macro-économiques et la diversification des sources de financements y compris extérieurs.

Les réformes d’intégration de l’économie informelle encouragées

Répondant à une question sur les efforts d’intégration de l’économie informelle dans la sphère formelle, la représentante du FMI a fait observer à ce propos que « l’Algérie n’est pas nécessairement différentes des autres pays » et que ce phénomène « est comparable à celui existant dans les autres pays émergents ».

Elle a assuré que la mission du FMI soutenait la politique envisagée par le gouvernement algérien pour formaliser ce secteur.

« L’intégration du secteur de l’informel nécessite une stratégie globale qui comprend des mesures visant à diminuer les obstacles..les réformes pour faire intégrer l’informel exigent du temps, le gouvernement algérien a lancé son engagement à formaliser ce secteur. Nous encourageons ces réformes », a-t-elle déclaré.

La représentante du FMI a soutenu que « les réformes économiques entamées et envisagées pourraient réduire la sphère informelle et augmenter les investissements et soutenir le secteur privé ».   

S’agissant de l’inflation, celle-ci s’est accélérée, d’après elle, sous « l’effet du choc de l’offre, de l’augmentation des cours internationaux des matières premières, ainsi que des conséquences de la sécheresse en Algérie ».