34e Congrès de l’AFA : examen des voies de coopération interarabe pour développer l’industrie des engrais
ALGER- Les participants au 34e Congrès technique international de l’Union arabe des engrais (AFA) qui se tient pour la première fois en Algérie, ont abordé les voies et moyens susceptibles de limiter l’incidence des développements internationaux sur l’industrie des engrais, plaidant pour le développement et la modernisation de cette industrie dans la région arabe.
S’exprimant à l’occasion, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a qualifié ce Congrès, organisé par l’AFA à l’occasion de la Journée mondiale des engrais, d' »aubaine pour examiner les solutions qui s’offrent sur le plan pratique pour garantir la disponibilité des engrais dans le monde arabe et déterminer leur domaine d’utilisation selon les attentes des agriculteurs ». Il a fait état, dans ce cadre, de plusieurs mesures prises pour faire face à l’envolée des cours des engrais dans le monde, notamment pour l’urée 46.
Outre la signature d’accords entre les secteurs de l’Agriculture et de l’Energie pour assurer les engrais aux agriculteurs, le ministre a cité la révision des engrais azotés, phosphatés et potassiques, tout en œuvrant à accroitre la production locale en vue de réduire l’importation de ces intrants.
Le président du Conseil d’administration de l’AFA, Mohamed Tahar Heouaine, a affirmé, pour sa part, que le contexte international complexe devrait interpeller les décideurs dans le monde à analyser les relations de cause à effet entre les crises de l’énergie, de l’alimentation et du climat.
Engrais: 1/3 de la production mondiale assurée par les Etats arabes, l’Algérie acteur principal
Le SG de l’AFA, Raed Al-Saoub a fait part, de son côté, du soutien de l’Union à l’Algérie en matière de production des engrais phosphatés, et de son accompagnement pour la production de l’hydrogène verte et de l’ammoniac vert.
Il a passé en revue plusieurs indicateurs relatifs à l’industrie des engrais dans les pays arabes, précisant que 13 pays arabes sur 22 produisent des engrais avec un total de 43 entreprises.
Les pays arabes contribuent à hauteur d’un tiers dans la production mondiale d’engrais, les revenus des engrais arabes atteignant 70 milliards de dollars/an, contre 200 milliards de dollars pour tous les pays du monde.
Trente-huit (38) projets sont prévus dans 9 pays arabes pour produire de l’ammoniac vert dans les années à venir, ce qui appuiera les démarches visant à répondre aux besoins de l’Union européenne (UE) en hydrogène, des besoins estimés à 20 millions de tonnes/an en 2030, a-t-il fait savoir.
« L’Algérie dispose de tous les moyens pour développer l’industrie des engrais, et constitue un maillon important dans la sécurité alimentaire arabe », a-t-il dit.
Lors de ce congrès, les participants ont abordé des thèmes relatifs aux perspectives des marchés des engrais dans le monde, outre les dernières technologies dans le domaine de l’industrie des engrais, tous types confondus.
Les participants ont débattu et analysé la problématique de la sécurité alimentaire dans le monde en général, et la région arabe et l’Afrique en particulier, eu égard aux indicateurs peu rassurants, ainsi que la problématique des changements climatiques et de leur impact sur l’économie mondiale.
Ce Congrès de quatre jours (3- 6 octobre) qui réunit plus de 300 participants a permis de mettre en avant le rôle des fabricants d’engrais dans la réduction des effets des changements climatiques, à travers le développement de la production de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert.
Une exposition sur les technologies des engrais et une caravane pour la formation des agriculteurs
En marge du congrès, il a été procédé à l’ouverture d’une exposition sur les technologies des engrais, à laquelle participent 30 pays arabes et étrangers.
Lors d’une visite des stands de cette exposition, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a insisté sur l’appui à fournir aux producteurs pour leur permettre d’augmenter la capacité de production et de renforcer la coordination avec les pays arabes dans ce domaine.
Il a salué les efforts des entreprises locales et des partenaires d’autres pays arabes et étrangers dans le développement de la production et l’élargissement des domaines d’activité, appelant à la conclusion de contrats avec les entreprises étrangères pionnières dans la fabrication d’équipements et de mécanismes de production d’engrais suivant les dernières technologies, ainsi qu’à la réalisation d’un bureau d’études pour la société Asmidal, qui comprend une équipe technique spécialisée.
Le prochain sommet arabe débattra de la production arabe et du partenariat dans la production tous domaines confondus.
Le ministre qualifie le congrès tenu, ce mardi, de « succès à tous points de vue », car permettant aux pays arabes de s’enquérir de l’état d’avancement de l’utilisation des engrais et de l’utilisation des technologies modernes dans l’industrie des engrais.
Pour sa part, M. Henni a salué l’adhésion des producteurs aux orientations de modernisation de la production agricole, mettant en avant les efforts des producteurs d’engrais au niveau national, qui ont augmenté les quantités de production pour les fournir à moindre prix.
Grâce à une parfaite harmonie avec le ministère de l’Energie pour renforcer la production agricole et étendre les surfaces agricoles qualifiées pour la production de céréales et de légumineuses, « nous atteindrons une autosuffisance en ce produit stratégique (céréales) », a-t-il précisé.
A cette occasion, les deux ministres ont donné le coup d’envoi d’une caravane agricole vers 7 wilayas du pays (Bouira, Bordj Bou Arreridj, Sétif, Mila, Constantine, Guelma et Souk Ahras) accompagnée de représentants de l’Union Arabe des Engrais.
Cette caravane, qui a pour thème « Rentabilité en culture céréalière », est équipée d’un laboratoire mobile, le premier du genre, qui assure un service d’analyse des sols et de l’eau. (APS)