5es journées de marque et de contrefaçon : priorité à la moralisation de l’activité commerciale
Les services de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes au niveau du ministère du Commerce
ont effectué plus de 1.6 million d’interventions en 2020, lesquelles se sont soldées par 131.260 infractions.
Ces chiffres ont été communiqués, hier, par le ministre Kamel Rezig, dans une allocution lu en son nom par son représentant Selloum Tarek, à l’ouverture des 5es Journées de marque et de contrefaçon. Faisant de la moralisation de l’activité commerciale une de ses premières priorités, en concertation avec différents ministères, associations et partenaires, M. Rezig dira que l’Algérie a pris une série de mesures pour freiner la contrefaçon sous toutes ses formes, notamment à travers la mise en place d’un cadre réglementaire adéquat qui fait de la santé du consommateur une ligne rouge à ne pas franchir.
Aussi, assure-t-il, son département ne lésine sur aucun effort pour constituer un rempart à cette pratique prohibée qui, outre le citoyen, nuit sur l’économie nationale. Des actions sont engagées. Il est question, comme le souligne le ministre, d’un programme global qui consiste à un contrôle minutieux de tous les produits fabriqués localement ou importés. Pour ce faire, des laboratoires mobiles sont mis en place à travers des inspections se trouvant au sein des frontières ainsi que de nouvelles applications qui faciliteront la tache aux contrôleurs. Par ailleurs, le ministre met l’accent sur l’ampleur prise par le piratage et la contrefaçon, appelant à une meilleure synergie, précisant que la propriété intellectuelle est consacrée par la loi fondamentale. Les deux phénomènes en question ne sont pas l’apanage de l’Algérie.
Le monde en souffre. Le volume du commerce mondial des marchandises contrefaites, indique M. Rezig, est de 509 milliards de dollars en 2019 dont plus de 80 % concernent l’électronique et les pièces de rechange. En marge de cette rencontre, M. Tarek Selloum rebondit sur le nouveau cahier de charge de l’importation qui, selon lui, apportera à coup sûr un meilleur encadrement pour l’importation et les importateurs. Dans le même ordre d’idées, il convient de relever le rôle important qui incombe au Comité installé en charge d’organiser et d’encadrer le métier d’importateur en fonction de la spécialisation, ainsi que la nécessité de mettre fin à l’anarchie qui a envahi cette profession les dernières années : invasion fiscale, surfacturation, importation de marchandises non conformes. Ce cahier de charges se veut le socle sur lequel seront jetées les bases des nouveaux mécanismes d’encadrement du Commerce extérieur et éradiquera toute pratique illégale exercée auparavant.Rappelons que le ministre du Commerce avait indiqué qu’aucun produit importé ou de fabrication locale ne sera mis sur le marché national sans l’obtention d’un document ou d’un certificat de conformité, et ce pour les cinq prochaines années. Par cette décision, il est question d’ «instituer un système juridique à travers lequel, il pourra être possible de juger de la qualité et du type des différents produits mis sur le marché national et de leur conformité aux normes internationales et locales».
Pour a part, Nawel Necib, Chef de bureau de l’encadrement dans la lutte contre la contrefaçon au niveau des Douanes, indique qu’en 2020 les services douaniers ont reçu 28 demandes de protection émises par marques internationales dont 24 étaient inscrites dans la case «alerte établie». Aussi, plus de 385 000 d’articles ont été retenus en 2020 contre 545 000 en 2019. L’année dernière, les produits cosmétiques ont constitué 82% des quantités retenues, 14% en articles de sport, 2% en tenues vestimentaires.