Récupération du foncier industriel inexploité: une opération « indispensable »
ALGER – La décision de récupération des terrains industriels
inexploités engagée par les pouvoirs publics est considérée comme une mesure « salutaire » et « indispensable » par des responsables d’organisations patronales et d’experts dans le domaine, estimant qu’elle devra permettre l’assainissement de ce dossier et de mettre un terme au phénomène de spéculation qui a pris de l’ampleur au détriment de l’investissement.
S’exprimant à l’APS, des chefs d’organisations patronales et des économistes ont été unanimes à souligner la portée et la nécessité de cette opération qui aura, selon eux, un impact positif sur l’économie nationale étant donné que de nombreux opérateurs ayant des projets porteurs sont bloqués à cause du manque de terrains.
Dans ce contexte, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, a assuré qu’il existe aujourd’hui une « forte » demande sur le foncier, alors que certaines zones ne sont occupées réellement qu’à moitié.
Saluant l’instruction du président de la République de récupérer toutes les assiettes foncières attribuées, mais non exploitées à ce jour, le président de la CAPC a prôné un assainissement « graduel » en accordant un ultime délai à ceux qui souhaitent réaliser leurs projets, en tenant compte du fait de la situation difficile qu’a traversé le pays ces trois dernières années.
Dans le même contexte, le président de la Confédération nationale des industriels algériens (CIPA), Ziani Abdelaouheb, a affirmé que « les véritables investisseurs n’avaient jamais eu accès aux terrains, contrairement aux personnes qui jouaient dans les eaux troubles ».
« C’est pendant la crise du coronavirus que l’Etat s’était rendu compte que beaucoup d’assiettes concédées n’ont pas été malheureusement exploitées. Certains bénéficiaires avaient même loué des terrains à des opérateurs qui étaient dans l’étroit », a fait observer M. Ziani, ajoutant qu’il existe aussi des entrepreneurs qui n’ont pas réalisé leurs projets à cause, notamment des entraves bureaucratiques et bancaires.
Le président de la CIPA a souligné également l’existence « d’indus occupants de vastes terrains sans disposer d’aucun document tels que de les titres de propriété ou de concessions ».
Pour M. Ziani, il est judicieux de créer une agence nationale qui aura à charge la gestion du foncier industriel récupéré. Celle-ci doit exiger, a-t-il mentionné, un cahier des charges pour les investisseurs et choisir des projets dans des filières non saturées.