PME : 24% de crédits aux entreprises privées
«L’émergence rapide d’un marché du factoring en Algérie et la limitation des délais de règlements rendraient d’importants services à la sphère économique.» C’est une des conclusions à laquelle ont abouti les experts du cabinet
Finabi dans une analyse pour le compte du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise, dont une copie nous a été transmise.
Des solutions qui interviennent à travers une «mobilisation rapide des créances, l’accélération de la dynamique de croissance des PME et, par conséquent, le développement économique du pays». Qu’en est-il de l’état des lieux des délais de règlement en Algérie ? L’analyse déplore que ces délais sont trop long (proches de 90 jours), sans compter les éventuels retards. L’analyse propose à cet effet de «légiférer sur les délais de règlement au PME de la même manière que le législateur l’a fait dans l’exercice de la préférence dans l’attribution de marchés publics». Autre proposition faite : «Limiter les délais de règlements des PME à 60 jours maximum, en mettant en place des mécanismes contraignants pour les créanciers, ainsi que la possibilité de recours de la part des PME.» Des actions qui permettront à coup sûr d’«améliorer la trésorerie et la capacité d’autofinancement des PME qui souffrent de ce problème d’une manière significative».
Outre les délais de règlements, le crédit aux entreprises privées, essentiellement des PME, ne représente, selon l’analyse, que 24% en Algérie. À mille encablures de nos voisins : 68% en Tunisie et 85% au Maroc. La Banque mondiale avait classé l’Algérie à la 181e place mondiale en matière d’accès au crédit pour le secteur privé.
À ces écueils et anomalies des PME, vient se greffer la baisse d’activité entraînée par la Covid-19, qui a accentué le risque de défaillance des entreprises. En Algérie, explique l’analyse, «les aides financières directes aux entreprises sont inexistantes, ce qui fait que le risque est bien réel et menace le tissu des PME algériennes». Et d’ajouter : «Alors que les pouvoirs publics n’ont accordé aucun aide directe aux entreprises en soutien durant la crise sanitaire, nous avons vu apparaître, durant cette période, des dispositifs nouveaux de financement, soit à l’initiative des banques (CPA) et à destination des PME, soit des nouveaux fonds d’amorçage et d’investissement à destination des start-up.»
Dans les pays de l’OCDE, les défaillances potentielles actuelles sont maîtrisables, grâce aux aides financières, souvent massives et rapides, apportées par les États. Rebondissant sur le factoring, l’analyse note qu’il existe, pour les pays africains, de belles opportunités pour l’affacturage international, compte tenu, notamment, de la croissance du commerce intra-africain et de l’insuffisance des instruments de financement destinés à soutenir la chaîne d’approvisionnement des PME.
«Les échanges commerciaux entre pays africains se développent, grâce à des stratégies nationales et continentales. L’entrée en vigueur et la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), ainsi que l’approbation du Plan d’Action pour la stimulation du commerce intra-africain (BIAT) ont donné un nouvel élan à cette évolution», souligne l’étude. Avec une population d’environ 1,2 milliard d’habitants et un PIB combiné de plus de 2.500 milliards d’USD, la Zone de libre-échange du continent africain et le plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain «contribueront à approfondir l’intégration économique et commerciale de l’Afrique, et à accroître sensiblement le commerce intra-africain». Le volume du factoring, lui, est de 24,56 milliards d’euros. Donc, un taux de pénétration de 1,11%. L’Afrique du Sud et le Maroc sortent du lot, avec des taux de pénétration respectifs de 7,07% et 2,52%. Fouad Irnatene
Source : https://www.elmoudjahid.com/fr/economie/pme-24-de-credits-aux-entreprises-privees-10948