Développement des PME : L’intérêt d’une coopération inter-organisationnelle

Le nouveau modèle économique que le Gouvernement compte mettre en place accorde un intérêt particulier au développement de la PME.

 Par quels leviers permettre à ses entreprises d’aller de l’avant ? A ce sujet, Abdellah Redouane et Slimane Merzoug, universitaires à Bejaïa, indiquent que «la coopération inter-organisationnelle est une stratégie intéressante pour les entreprises qui s’inscrivent dans la perspective de développement et de compétitivité mais manquent des ressources nécessaires».

L’objectif prioritaire est de «défendre et éventuellement élargir sa part de marché». Par la coopération, c’est-à-dire la mise en commun des ressources des différents partenaires en vue de réaliser un intérêt mutuel, «une PME peut pallier sa contrainte de ressources en mobilisant celles des acteurs de son environnement. Aussi peut-elle réduire les coûts de ses transactions, accéder à de nouveaux savoir-faire, de nouvelles compétences, de nouvelles technologies, de nouveaux marchés, etc.». Dans leur analyse publiée dans le dernier numéro de la «Revue d’économie et de gestion», les deux universitaires soulignent que le partenaire de coopération peut être de divers types, de diverses nature et localisation. «La préférence pour la PME traduit la préférence pour des partenaires à taille comparable à la sienne. L’équilibre de taille compte comme facteur favorisant la compatibilité culturelle entre partenaires, facilitant le dialogue entre eux et limitant les risques de domination d’un partenaire au sein de la relation», explique l’analyse.
Par ailleurs, les auteurs de l’étude indiquent que la création de Fédérations patronales, telles que suggérées par un bon nombre de PME enquêtées (43% des PME «sans coopération») «pourrait constituer un outil intéressant de mise en relation des PME entre elles et/ou avec d’autres acteurs». De telles structures, enchaînent-ils, «pourraient servir à identifier les opportunités de coopération et permettre des rencontres entre les opérateurs en quête d’opportunités de coopération». Dans le même ordre d’idées, ils expliquent que les PME qui coopèrent «forment le groupe le moins représenté de l’échantillon, soit seulement deux entreprises sur dix (21%)».
Le plus souvent, «ces PME sont de taille moyenne. Elles coopèrent parce qu’elles développent une attitude favorable à la coopération et une vision positive à l’égard des partenaires. Elles se sont engagées volontairement dans la recherche de partenaires pour la coopération et ont pris l’initiative de la mise en place de la relation de coopération». Un tel comportement traduit, selon les deux universitaires, «une prise de conscience des patrons de PME quant à l’importance du travail coopératif». Rappelons que dans le souci de financer les PME, la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) et le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) ont signé une convention-cadre permettant aux petites et moyennes entreprises de bénéficier d’une couverture sur les financements des crédits d’investissement accordés par cette banque publique. Le FGAR intervient en sa qualité de co-preneur de risque en faveur des PME sollicitant des crédits d’investissement affectés à la création d’entreprises, à l’extension d’activité et au renouvellement et/ou rénovation des équipements.
Fouad Irnatene