Industrie automobile : Vers la reprise des chaînes de montage
Avant-hier, lors de son passage à la radio, M. Bensaci a souligné que cette décision permettra «de solder tous
les encours de fabrication et lever la pression sur la demande de véhicules».
Après près d’une année d’arrêt des usines de montage des véhicules en Algérie, les autorités ont donné leur autorisation pour la reprise de certaines chaînes de montage, nous a affirmé hier Adel Bensaci, président du Conseil national consultatif de la petite et la moyenne entreprises (CNCPME) et ancien président du cluster mécanique.
Avant-hier, lors de son passage à la radio, M. Bensaci a souligné que cette décision permettra «de solder tous les encours de fabrication et lever la pression sur la demande de véhicules». Cependant, le même interlocuteur ne nous a pas révélé l’identité des opérateurs qui vont reprendre prochainement l’activité du montage.
Toutefois, «ces opérateurs seront soumis aux taxes et droits de douane actuellement en vigueur et ne bénéficieront pas des avantages fiscaux, comme cela été le cas auparavant», nous a-t-il fait savoir. M. Bensaci a appelé à cette occasion à la stabilisation de la législation ainsi que la mise en place d’une stratégie à long terme pour donner confiance aux opérateurs et leurs partenaires étrangers. Chose qui n’est pas réalisable dans le futur proche, le ministère de l’Industrie étant sur le point de revoir le cahier des charges sur les importations et la production des véhicules neufs afin de voir s’il est possible de l’alléger.
Réformes structurelles
Dans ce sillage, M. Bensaci a exprimé son souhait de voir des réformes structurelles dans le domaine de l’industrie, en évitantde faire l’amalgame entre considérations politiques et économiques.
A signaler que depuis l’annulation du régime préférentiel relatif à l’importation des SKD/CKD, en mai 2020, toutes les usines de montage automobile ont fermé leurs portes, mettant au chômage des milliers de personnes.
Selon le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, pas moins de 51 000 emplois ont été perdus dans les secteurs de l’automobile et de l’électroménager après la décision de fermer les usines de montage dans le pays. De ce fait, M. Bensaci a souligné que si les autorités veulent récupérer ces emplois, il faut redémarrer au plus vite, sachant que les infrastructures et les compétences existent, et cela pourrait rapidement prendre effet dans les six prochains mois.
Ainsi, face à cette situation, les autorités ont dû revoir leur plan en permettant la relance de ces usines dans l’objectif de récupérer une partie de leurs salariés, mais aussi afin de répondre à la demande du marché, qui connaît une pression suite à l’absence de l’offre faisant augmenter les prix à des niveaux très élevés, qui ne sont pas à la portée de tous. Selon M. Bensaci, il semble que les prix de ces véhicules qui seront montés localement ne seront pas différents de ceux qui seront importés de l’étranger.
De toute manière, la baisse de la valeur du dinar et la mise en place de plusieurs taxes sur les importations vont faire augmenter les prix des véhicules neufs sur le marché. Pour l’instant, le ministère de l’Industrie a accordé sept agréments provisoires pour l’importation de véhicules neufs, en attendant des autorisations définitives. Actuellement, le marché n’est pas approvisionné depuis plus d’une année en véhicules neufs, ce qui a provoqué une hausse des prix sur les véhicules d’occasion, qui se vendent plus cher que le prix de leur sortie d’usine.