Joint-ventures: l’Algérie a toutes les chances d’attirer les investissements étrangers
ALGER – Le président du Conseil économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a estimé jeudi que l’Algérie a toute les chances d’attirer les investissements étrangers au vu des atouts qu’elle offre sur plusieurs plans.
Intervenant à l’occasion de la tenue d’un séminaire organisé au niveau de l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration (ESHRA), ayant pour thème « La création de Joint-ventures à la lumière de la suppression de la règle 51/49 », M. Tir a affirmé que le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), paru la semaine dernière, fait état d’un recul sans précédent des investissements étrangers, ce qui représente, selon lui, une opportunité pour l’Algérie.
Le président du CNESE a expliqué que l’Algérie a « toute les chances » de rivaliser avec les autres pays qui ambitionnent d’attirer les grandes puissances économiques mondiales qui envisagent la délocalisation de leurs industries à la suite des problèmes qu’elles ont connus en raison de la pandémie du Covid-19.
M. Tir a argumenté sa thèse par les atouts que présente l’Algérie, notamment sa position stratégique, la richesse de ses ressources humaines et naturelles et aussi son climat favorable.
Cet événement marqué par la présence du Conseiller à l’Economie et aux Finances à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, ainsi que celle de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda vise, selon M. Tir, à débattre des dispositifs juridiques, administratifs, fiscaux et d’engineering financier nécessaires pour « accompagner efficacement les opérateurs économiques algériens et étrangers ».
Cela dans le cadre d’investissements qui seront réalisés dans le cadre de joint-ventures créées en profitant de l’abrogation de la règle 51/49, a souligné M. Tir ajoutant que « ces joint-ventures insuffleront une énergie nouvelle à l’économie nationale, dans divers secteurs : financiers, industriels, agricoles, touristiques ou autres », en assurant un transfert de technologie ainsi que des financements directs.
M. Tir a évoqué, en outre, les actions menées dans l’objectif de réformer les textes réglementaires contraignants pour l’investissement, citant à ce titre une nouvelle mouture de la loi de commerce qui sera présentée, le code civil en ce qui concerne les contrats et les garanties sur lesquels le gouvernement a planché, le code de l’investissement qui connaîtra une refonte profonde ou encore le code de la monnaie qui sera, pour sa part, révisé.
Pour sa part, Mme Bendouda, a relevé que le secteur de la culture en Algérie représentait un grand potentiel pour les investisseurs, assurant que l’Algérie « est ouverte aux initiatives d’investissement dans le secteur de la culture », notamment dans le domaine du cinéma, avec des facilitations pour les investisseurs.
De son coté, le ministre conseiller à l’ambassade d’Allemagne, Andreas Fiedler, a qualifié la suppression de la règle 51/49 de « signal » que les entrepreneurs allemands et étrangers attendaient depuis longtemps.
M. Fiedler a indiqué que l’Allemagne compte renforcer sa présence en Algérie dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et mécanique, en plus du développement, durant les trois à cinq prochaines années, d’un grand projet dans l’hydrogène verte, pour le marché algérien et l’exportation vers l’Europe, dans un deuxième temps.
Le président de la chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), Michel Bisac, a estimé, pour sa part, que cette mesure est un signal pour les investisseurs étrangers de la part de l’Algérie comme pour leur dire « venez en Algérie, c’est le moment », un message qu’il partage, a-t-il souligné.
A noter que les experts, nationaux et étrangers, qui sont intervenus au cours de ce séminaire, par visio-conférence, ainsi que les participants présents, notamment les représentants des ambassades, ont débattu de certaines contraintes qui entravent encore l’investissement, notamment dans le cadre des joint-ventures, en citant le problème de la bureaucratie, de la réglementation, du système bancaire, du transfert des dividendes, de la facturation et du taux de change.