Ouverture d’une partie du capital des entreprises publiques

Le directeur général de la Cosob le suggère

Ouverture d’une partie du capital des entreprises publiques

Pour appliquer cette stratégie de privatisation, le directeur général de la Cosob préconise «une ouverture plus agressive du capital, dans des montants plus importants, au-dessus de 40%, même si cela représente une perte de contrôle au sein de quelques entreprises non stratégiques».

Le financement des entreprises publiques se pose aujourd’hui avec acuité. Les difficultés financières dont souffre l’entreprise ENIE n’est qu’un exemple parmi de nombreux cas similaires, où les charges dépassent les rentrées financières de l’entreprise.

En manque de liquidité, les banques ont du mal à recapitaliser les entreprises. Une situation qui fait retentir les voix appelant à la privatisation des entreprises en difficulté. Le président de la Cosob, présent hier à une journée d’étude dédiée à l’entreprise au niveau de l’Inesg, suggère au gouvernement de mettre une partie du capital des entreprises publiques en Bourse.

«Ceci pourrait créer d’abord de la liquidité pour les marchés de capitaux, mais de manière plus importante, il peut aussi créer un climat de confiance envers ces marchés, confiance qui pourrait inciter les acteurs du secteur privé à explorer des méthodes de financement alternatives», souligne dans son intervention Berrah Abdelhakim.

«L’Etat comptait déjà ouvrir le capital de huit entreprises publiques, mais cette initiative n’a pas vu le jour», regrette le même intervenant, notant qu’il s’agirait d’un bon début que d’ouvrir le capital de ces entreprises à hauteur de 20%, mais cette démarche reste insuffisante pour attirer de manière durable des investissements potentiels.

Le même responsable de la Cosob estime qu’il serait souhaitable «d’élargir la liste des entreprises ayant vocation à être privatisées à au moins une cinquantaine, dans un délai de cinq à dix ans».

Pour appliquer cette stratégie de privatisation, M. Berrah préconise ainsi «une ouverture plus agressive du capital, dans des montants plus importants, au-dessus de 40%, même si cela représente une perte de contrôle au sein de quelques entreprises non stratégiques».

Outre l’identification, dans un premier temps, des entreprises à introduire en Bourse, M. Berrah estime qu’il convient de financer les projets d’investissement de l’État par des emprunts «grand public» cotés en Bourse.

Actions à entreprendre

Parmi les actions à entreprendre également, figure la dotation des IOB de fonds de roulement pour l’amélioration de la liquidité sur le marché dans le cadre des contrats d’animation des titres cotés et procéder également à la sortie des sociétés de capital investissement du capital des sociétés cible à travers la Bourse d’Alger.

Ceci en permettant également aux sociétés de leasing et les banques à se financer en ressources longues par la Bourse d’Alger. Sans oublier d’orienter les entreprises publiques et privées vers le financement par le marché, en limitant la bonification des taux de crédit.

Mais surtout prendre des mesures attractives en vue d’attirer les capitaux circulant dans la sphère informelle dont le marché parallèle de la devise, et ce, en procédant à une amnistie fiscale suivie d’une période de conformité obligatoire et des mesures coercitives.

Le DG de la Cosob propose également de faciliter l’investissement étranger dans le marché financier. Abordant le schéma du marché financier, l’intervenant indique qu’il est caractérisé en Algérie par de faibles niveaux de développement, de liquidité, d’ouverture sur l’entreprise et sur l’investissement, d’attractivité, d’innovation, d’encadrement juridique et de vulgarisation auprès des entreprises.

«Les professionnels de marché en activité sont essentiellement des banques publiques, mais le marché des capitaux ne figure pas au cœur de leur métier. Elles ont certes développé des activités de placement, de transmission d’ordres et de tenue de compte, mais elles abordent le métier sous l’angle procédural et réglementaire, plutôt que commercial», relève le même responsable.

De même qu’il souligne que les entreprises publiques cotées en Bourse sont à 80% contrôlées par l’État «empêchant ainsi l’émergence d’un nouveau mode de gouvernance».

NADJIA BOUARICHA