Paiement électronique en Algérie

Encore insuffisant malgré une augmentation sensible

Le ministère de la Poste et des Télécommunications a indiqué que les indicateurs du e-paiement via la plateforme monétique d’Algérie Poste avaient connu une nette amélioration en 2020, avec un taux de croissance de 406% par rapport à l’année précédente. «Durant la période de janvier à novembre 2020, les opérations du e-paiement via la plateforme monétique d’Algérie Poste ont atteint un total de 3 396 787 opérations, soit un taux de croissance de 406% comparativement à 2019», précise le ministère.

Ce chiffre représente 85,09% de l’ensemble des opérations globales enregistrées en Algérie durant la même période, soit 3 991 913 opérations, a détaillé la même source. Pour ce qui est des montants financiers issus des opérations effectuées via cette plateforme, le ministère a fait état d’un total de plus de 2,7 milliards de dinars, avec un taux de croissance de 155% par rapport à 2019, soit 57,75% des montants globaux des opérations du e-paiement en Algérie durant la même période.

Ces chiffres sont déclinés conformément aux statistiques des indicateurs du e-paiement du Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE Monétique), un organisme autorisé à superviser et contrôler les opérations de paiement automatique, en sus des chiffres présentés par Algérie Poste.

Les opérations réalisées uniquement dans le secteur des télécommunications (Algérie Télécom, Mobilis, Djezzy et Ooredoo) représentent un taux de 91,55%, soit 3 654 949 opérations qui concernent «les services de rechargement de compte et de paiement de factures de téléphone et d’abonnement internet».

Quant aux opérations de paiement effectuées par les terminaux de paiement électronique (TPE) d’Algérie Poste, elles ont atteint, depuis le début de 2020 jusqu’au mois de novembre de la même année, 187 482 opérations, soit un taux de croissance de 720% comparativement à 2019, ajoute la même source.
1500 transactions par jour

Concernant les chiffres des transactions, Madjid Messaoudene, administrateur GIE Monétique, a déjà déclaré aux médias que «le nombre de transactions augmente pour atteindre ces derniers mois les 1500 transactions par jour, avec un parc installé aujourd’hui de 30 000 TPE», qui est en augmentation par rapport aux chiffres de 2017 mais reste «insuffisant» pour couvrir l’ensemble des commerçants. La loi de finances de 2018 obligeait les commerçants à avoir un TPE, la loi de finances de 2020 a étendu cette obligation à tout «instrument de paiement électronique».

En Algérie, les détenteurs de cartes bancaires les utilisent pour retirer de l’argent à travers les Distributeurs automatiques de billets (DAB) ou pour payer des achats dans les grandes surfaces commerciales à travers des TPE. Depuis octobre 2016, le paiement sur internet par carte CIB est officiellement opérationnel en Algérie.

Dans une première phase, le service a été ouvert pour les grands facturiers : les sociétés de distribution d’eau (Seaal), d’énergie (gaz et électricité), de téléphonie fixe et mobile, les compagnies d’assurance et de transport aérien (Air Algérie, Tassili Airlines) et quelques administrations. Aujourd’hui, 71 web marchands (boutiques en ligne) sont adhérents au système de paiement sur internet par carte interbancaire.

Les demandes d’intégration de plateformes de e-commerce se multiplient. Parmi les handicaps au développement de la «e-monétique» figurent le problème de connexion, la défaillance au niveau des DAB/GAB, le manque de liquidités dans les automates et l’oubli fréquent du mot de passe ou l’introduction d’un code erroné au bout de trois fois, qui conduit au blocage et capture de la carte par l’automate. L’État veut imposer les moyens de paiement numérique pour mettre fin à la crise des liquidités, endiguer la propagation de la Covid-19 et lutter contre le commerce informel, qui représente plus d’un tiers du produit intérieur brut.