Eau-projet de charte: les démarches proposées pour éviter la crise hydrique
ALGER – La réhabilitation et la modernisation des réseaux d’alimentation en eau, la généralisation du comptage des
consommations, une fiscalité plus adaptée ainsi que le développement des techniques d’irrigation localisées, figurent parmi les plus importantes démarches proposées dans le projet de charte sur les économies d’eaux afin d’éviter une crise hydrique dans le pays.
Le projet de charte sur les économies d’eaux, qui sera soumis au Gouvernement début mai, et dont l’APS a obtenu une copie, souligne l’impérativité de réduire les consommations et les gaspillages d’eau au niveau des ménages, appelant à faire de « gros efforts d’information et de sensibilisation pour faire évoluer les comportements et les habitudes de consommation de l’eau.
Tout en soulignant la nécessité d’un travail collectif réunissant tous les acteurs évoluant dans ce domaine y compris les différents départements ministériels, les entreprises de distribution d’eau et les collectivités locale, ce projet de charte a appelé à une » généralisation du comptage des consommations d’eau pour assurer une bonne gestion de cette ressource ».
» L’absence du comptage des consommations d’eau entraine un important gaspillage de ressources », a relevé la même source assurant que plusieurs pays ont montré qu’avec un compteur et une tarification adaptée, il est possible de réduire notablement la consommation d’eau quotidienne.
Le projet de charte a souligné que la lutte « efficace » contre les vols et les piquages illicites de cette ressource vitale mettra sûrement fin à « une réduction substantielle des volumes d’eau mis en distribution ainsi qu’aux perturbations générées sur les réseaux.
Une tarification de l’eau » plus adaptée » peut changer les comportements
Tout en considérant, que la tarification et la fiscalité actuelle de l’eau « ne sont pas encore utilisées comme un outil d’incitation aux économies d’eau en raison que les prix facturés aux abonnées ne reflètent pas son coût réel, la nouvelle charte a considéré qu’à travers une tarification sur l’eau et une fiscalité « plus adaptées », on pourra parvenir de manière progressive et sélective à instaurer des comportements des usagers plus économes vis à vis de l’eau.
Appelant à une augmentation de la productivité de l’eau dans le secteur de l »agriculture par des techniques d’irrigation améliorées, le document a souligné l’importance de la mise en place d’incitations financières pour encourager les entreprises activant dans le secteur industriel à engager des actions d’économie d’eau (recyclage des eaux).
Le document considère que le secteur du bâtiment a un grand potentiel d’économie d’eau en mettant en place une stratégie pour la rationalisation de l’usage de l’eau, en affirmant que les besoins de la réutilisation des eaux usées épurées et particulièrement dans le domaine agricole, sont bien réels.
Ce présent document a rappelé dans ce cadre que l’objectif stratégique retenu dans le cadre du plan directeur national de réutilisation des eaux usées épurées consiste à augmenter graduellement le taux de réutilisation pour atteindre progressivement 50% en 2020 et 55 % en 2030″.
« Il devient nécessaire de mettre en place un réseau national de surveillance piézométrique des systèmes aquifères pour assurer une gestion durable des ressources en eaux souterraines qui sont actuellement menacées par la surexploitation », a souligné la même source qui a appelé à promouvoir les projets de recherche sur les économies d’eau.
Il existe, également parmi les démarches préconisées la mise en place de périmètres de protection des champs de captages destinés à l’approvisionnement en eau potable ainsi que la protection des bassins versants et des barrages contre l’érosion et l’envasement.
L’intensification des programmes d’épuration des eaux usées et l’encouragement de la réalisation de bassins d’orage routiers figurent également parmi les mesures citées dans le document.