Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, la mise en œuvre «immédiate» des différents axes du plan d’action inhérent au développement de la production d’hydrogène vert et au lancement du projet de réalisation de 1.000 mégawatts d’énergie solaire durant l’année en cours, correspondant à 1,5 million m3 de gaz d’économie.

«Nous devons mettre en place au minimum 1.000 mégawatts par an d’ici 2035 pour réussir le plan des 15.000 mw», avait déclaré le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour, ajoutant que dans ce cadre, des appels d’offres seront lancés «dans la transparence la plus totale». Le ministre a rappelé que la nécessité de parvenir à cet objectif est notamment appelée par la forte consommation nationale de gaz. Les atouts ne manquent pas. Le potentiel est là. Le Sahara est une pile électrique, il faut qu’on le développe, explique le ministre. Pour l’hydrogène vert, son développement s’érige en un impératif. «La déclaration d’Alger» sur le plan d’hydrogène vert a été récemment signée. Le professeur Chitour soulignait que l’impératif pour l’Algérie est d’aller graduellement vers les énergies propres, dont l’hydrogène vert et de préparer sa transition énergétique pour 2030, en limitant la surexploitation des énergies fossiles, qui sont en continuel déclin, en plus de leur impact négatif sur l’environnement. Pour le ministre, l’hydrogène est actuellement le combustible propre de substitution stratégique des prochaines décennies face aux problèmes liés à la crise actuelle de l’énergie et aux émissions de gaz à effet de serre. Pour étayer ses propos, il a cité la nouvelle approche de l’Union européenne pour développer l’hydrogène vert. «Les pays de l’UE ont adopté une stratégie d’ensemble avec un consensus pour la mobilisation de 300 milliards d’euros consacrés au plan hydrogène», a-t-il dit, expliquant que l’objectif était de réduire les émissions de carbone de l’économie de l’UE et d’atteindre une neutralité carbone en 2050. Soulignons que l’hydrogène d’origine renouvelable va coûter de moins en moins cher et devenir compétitif face à l’hydrogène d’origine fossile, et même, dans certains cas, face au gaz naturel, selon une étude de Bloomberg NEF. «Les coûts de production de l’hydrogène vert à partir de l’électricité renouvelable devraient chuter jusqu’à 85% d’ici à 2050», concluent les auteurs de l’étude, qui citent un coût inférieur à 1 dollar le kilo dans la plupart des 28 marchés étudiés. L’Algérie devra redoubler d’efforts et faire preuve d’efficacité énergétique pour ne pas être à l’écart de cette tendance mondiale du renouvelable vert.

Fouad Irnatene

Source : https://www.elmoudjahid.com/fr/economie/energies-renouvelables-des-objectifs-ambitieux-10019