Énergies renouvelables : «Desertec n’a pas vu le jour à cause de son coût»

Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour,

a indiqué jeudi à Alger que l’Allemagne accompagnera l’Algérie pour devenir pionnière en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l’hydrogène vert.

Lors d’une séance plénière au Conseil de la nation, et en réponse à la question du sénateur Abdelkader Djedi (du Front de libération nationale) sur les raisons du renoncement par l’Etat au projet écoénergétique Desertec dans le Sud algérien, M. Chitour a précisé que «l’Allemagne accompagnera l’Algérie dans la réalisation d’un projet dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l’hydrogène vert, qui peut être utilisé à la place du gaz naturel».

Concernant le projet Desertec, qui était prévu dans le cadre d’un partenariat entre l’Algérie et l’Allemagne, le ministre, cité par l’APS, a expliqué qu’il n’a pas vu le jour parce que les banques ont refusé de le financer en raison de son coût d’investissement «dépassant 450 milliards de dollars».
M. Chitour a, par ailleurs, prévenu qu’à l’horizon 2035, il y aura un grand déficit en matière d’hydrocarbures, d’où la nécessité de se tourner résolument vers les énergies renouvelables, ajoutant que «l’Algérie a dix ans devant elle pour sortir de cette dépendance et réaliser des projets d’économie d’énergie».

Le premier responsable du secteur a, dans ce contexte, fait état de la production, à partir de 2022, de 1000 mégawatts d’énergie solaire pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, précisant que les appels d’offres relatifs à ce projet seront lancés en juillet prochain. L’Algérie a-t-elle révisé ses ambitions à la baisse ? Les responsables du secteur exagéraient-ils en matière d’annonces ? Tout porte à le croire.Advertisements

Méga projet

En mai 2020, il y a presque une année de cela, l’actuel ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, parlait d’un méga projet de réalisation de centrales solaires photovoltaïques pour la production de 4000 MW d’électricité, d’un investissement allant jusqu’à 3,6 milliards de dollars. Un projet qu’il avait présenté lors d’une réunion du gouvernement. Dans le cadre de la transition énergétique qui est au cœur du plan d’action du gouvernement pour les prochaines années, le secteur de l’Energie prévoit le lancement d’un méga projet appelé Tafouk1, pour la réalisation de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 4000 MW sur la période 2020-2024, avait précisé à l’époque le communiqué du gouvernement.

Ce projet nécessiterait un investissement compris entre 3,2 et 3,6 milliards de dollars et devrait créer 56 000 postes d’emplois pendant la phase de construction et 2000 autres durant l’étape d’exploitation, ajoutait le communiqué. Les centrales solaires photovoltaïques, réalisées dans le cadre de ce projet, seront réparties sur une dizaine de wilayas et mobiliseront une surface totale de 6400 hectares environs.

Outre la satisfaction de la demande nationale en énergie et la préservation de nos ressources fossiles, la réalisation de ce projet permettrait de se positionner sur le marché international, à travers l’exportation de l’électricité à un prix compétitif, ainsi que l’exportation du savoir-faire dans ce domaine. C’était trop beau pour y croire !.

Source :https://www.elwatan.com/edition/economie/energies-renouvelables-desertec-na-pas-vu-le-jour-a-cause-de-son-cout-27-03-2021

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