Les industries agroalimentaires, locomotive du développement de l’agriculture
P/ DR NOUAD Mohamed Mokrane . Expert en développement des Filières Agricoles et Agroalimentaires
Les Industries Agroalimentaires constituent le secteur industriel le plus important du pays (50-55% au PIB industriel et 40-45% de la VA), son développement constitue une priorité économique pour les pouvoirs publics, parmi les segments visés dans la nouvelle stratégie industrielle, les industries agroalimentaires et agro-industrie occupent une place privilégiée. La place occupée par les industries agroalimentaires et l’agro-industrie dans la contribution au PIB et à la VA (plus de 50% du portefeuille), réconforté par la stratégie industrielle adoptée en juin 2013 qui les positionnent comme moteur de développement et de croissance.
En dehors de la poudre du lait et céréales importés et transformés localement, l’Algérie ne dépasse pas les 10%. Malgré que les IAA constituent un secteur dominant de l’industrie nationale : Elles représentent de 50-55% au PIB industriel et 40-45% de la valeur ajoutée. Elles fournissent plus de 150.000 emplois, soit 40% de la population active industrielle, exerçant dans plus de 23.000 entreprises. Mais, elles ne participent pas suffisamment à l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays ; elles ne contribuent pas au développement du secteur agricole et elles ne s’inscrivent pas dans une stratégie de développement durable.
La vulnérabilité de cette industrie est liée à la dispersion territoriale des investissements n’ayant entraîné ni densification, ni intégration, ni efficience; à l’inadéquation des produits en amont aux besoins des IAA ; au dysfonctionnements des filières agroalimentaires, rendues vulnérables par la libéralisation de l’économie ; à l’utilisation exacerbée des inputs (matières premières importées) induisant ainsi une dépendance et une vulnérabilité du secteur des IAA et au recul relatif du rôle de l’état non relayé par un maillage d’organisations professionnelles et interprofessionnelles adéquat.
Les freins qui entravent le développement sont liés à l’approvisionnement en matières premières ; à une concurrence accrue des produits d’importation, à non application des règlementations, à la pression fiscale, au manque d’opportunité de développement, aux difficultés de recrutement pour des métiers spécifiques et à l’absence de la grande distribution.
Les objectifs de redynamisation de ce secteur en le plaçant dans son contexte stratégique de sécurité alimentaire et du développement durable impliquant les territoires qui doivent évoluer en agropoles puis en technopoles où tous les leviers de développement et d’innovation du MDIPI seront mobilisés. Aussi développer une synergie entre le secteur de l’agriculture et celui des industries pour atteindre l’objectif fixé par la 19ème CAMI à savoir au moins 50% des produits agricoles transformés.
Les attentes du secteur agricole de signaux d’un marché du produit agroalimentaire efficient, stable, viable et innovant qui puisse donner aux consommateurs et à l’industrie alimentaire un accès à des produits adéquats et fiables et contribuer à la gestion durable des ressources naturelles et à la qualité de l’environnement à la faveur de la sécurité alimentaire. Les attentes du secteur des industries agroalimentaires consistent en l’émergence d’un secteur agro-industriel performant apte à répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels des populations et à fournir des produits à des coûts relativement bas qui ne pénalisent pas les consommateurs.
Le développement du secteur des IAA devra avoir pour objectif la consolidation de la production nationale, l’amélioration de la compétitivité de ce secteur et le développement des filières à l’exportation. en s’articulant autour de la densification du tissu des industries de l’agro-alimentaire ; Intégration de la production nationale en substitution aux importations ; Il y a donc lieu de mener pour ce secteur une stratégie de développement qui puisse reposer sur une démarche qui sera à la fois, participative, multisectorielle et opérationnelle.